Lettres québécoises
numéro 165, printemps 2017
Savoir tourner la
page
Adrien Thério (1925-2003) fut un
artisan de l’ombre de notre institution littéraire, un de ceux sans qui elle serait
lourdement handicapée, voire qu’elle n’existerait tout simplement pas. L’universitaire,
auteur de nombreux ouvrages dont des fictions narratives, a dirigé Livres et auteurs québécois, un bilan
annuel lancé en 1961 dont il fut l’artisan jusqu’en 1973. En mars 1976, il crée
Lettres québécoises, trimestriel traitant
exclusivement de l’actualité littéraire d’ici.
Depuis 40 ans, la revue recense
annuellement plus de 200 ouvrages, tout en rendant compte des principales
activités du milieu, des nouvelles parutions aux lauréats de nombreux prix
littéraires. Elle s’intéresse aussi à la littérature canadienne d’expression
française, d’un océan à l’autre. Longtemps dirigé par son fondateur, c’est André
Vanasse, universitaire et éditeur, qui lui a succédé après avoir été longtemps
son bras droit.
Or, le numéro 165 de Lettres québécoises, disponible depuis
la mi-février, annonce le départ à la retraite de trois des membres de l’équipe
de direction. Ainsi, André Vanasse, Michèle Vanasse, la directrice de
production, et moi-même, adjoint au directeur depuis janvier 2009, qui passons
le flambeau à une nouvelle équipe, jeune et dynamique.
Revenons au numéro 165. Le
médecin et écrivain Jean Désy en est l’invité. Si vous ignorez qui est cet
auteur prolifique — près d’une quarantaine de livres parus à ce jour —, je vous
suggère de lire « Amériquoise nordicité », l’autoportrait qu’il signe
en ouverture des pages qui lui sont consacrées où il nous parle, entre autres,
du coup de foudre qu’il a eu le « 3 janvier 1990, au moment d’un premier
atterrissage à Puvinituq » dans le Grand Nord. Arrêtez-vous à l’entrevue
qu’il a accordée à son ami et éditeur Rodney Saint-Éloi, où l’homme venu des
Antilles rencontre celui venu du froid dans une conversation d’un humanisme remarquable.
Enfin, pour mieux comprendre l’œuvre de l’écrivain, laissez-vous guider par le
professeur Yves Laroche qui étudie pour nous les nombreux ouvrages de
l’écrivain et son « besoin absolu de beauté ».
Comme je le fais depuis toujours
— j’ai débuté ma carrière de chroniqueur littéraire l’année où Lettres québécoises a vu le jour — je
vous propose d’être attentifs aux chroniques régulières lesquelles s’appuient
sur les genres littéraires — roman, polar, traduction, récit, nouvelle, poésie,
essai, bande dessinée ou roman graphique et revues. Cela sans oublier les
rubriques portant sur le monde du livre, les ouvrages hors genre et en format
poche, les principaux événements et prix littéraires remis au cours des
derniers mois.
Ces faits divers sont très
nombreux, car ils reflètent l’animation du milieu au cours de la rentrée de
l’automne dernier, saison hyperactive s’il en est qui se termine au moment du
Salon du livre de Montréal. Il fait bon de lire ces comptes rendus qui
illustrent la vitalité de notre milieu littéraire malgré la petitesse du
territoire.
Soyez attentifs au dossier proposé
par Isabelle Beaulieu consacré à l’Union des écrivaines et écrivains du Québec
(UNEQ). Au passage, prenez le temps de scruter la photo des fondateurs de cette
association professionnelle parmi lesquels on aperçoit le regretté Jean-Marie Poupart
qui fut de cette équipe de bâtisseurs.
Ce dernier numéro de l’équipe de
gestionnaires qui prennent une retraite méritée a été fait dans la joie. André,
Michèle et moi croyons laisser une revue en santé, notamment grâce aux chroniqueuses
et chroniqueurs qui ont fait la preuve de leur sérieux et de leur compétence, et
cela depuis longtemps.
Lire Lettres québécoises, c’est faire un tour d’horizon du dernier
trimestre de notre monde littéraire, de la création d’œuvres remarquables aux incontournables
activités qui se déroulent en périphérie.
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