mercredi 27 février 2019

Leonard Cohen
The Flame, poems and selections from notebooks
Toronto, McClelland & Stewart, 2018, 278 p., 32,95 $.

Leonard Cohen
The Flame, poèmes, notes et dessins
Paris, Seuil, coll. « Fiction & Cie », 2018, 360 p., 39,95 $.

La voix chaude de Leonard Cohen

J’aime dire qu’au-delà de mes études universitaires en littérature, mon séjour à McGill m’a aussi permis de découvrir un incontournable écrivain anglo-montréalais, Leonard Cohen. En 1969, il avait déjà publié quatre recueils de poésie et deux romans, sans oublier Selected poems 1956-1968, un ouvrage tiré de précédents recueils auxquels on ajouta une vingtaine d’inédits.
Je revois très bien la librairie où je me suis procuré ce livre qui ne m’a jamais quitté et que je relis régulièrement. Il en va de même pour ses chansons, dont le premier album studio parut en 1967.
Or, il a fallu que paraisse Étrange musique étrangère (L’Hexagone, 2000), poèmes traduits par son ami Michel Garneau, remarquable poète et dramaturge québécois, pour que j’écrive sur Cohen. Par la suite, j’ai recensé Livre du constant désir (L’Hexagone, 2007) et Poèmes du traducteur, un recueil que Garneau écrivit tout en traduisant le livre de Cohen.




En octobre dernier, deux ans après le décès de l’écrivain, The Flame, une œuvre posthume s’est retrouvée sur les rayons des librairies; simultanément, une version bilingue parut au Seuil, à Paris. Posthume certes, mais préparé méticuleusement par Leonard Cohen lui-même en compagnie de ses éditeurs anglophones, Robert Faggen et Alexandra Pleshhoyano, au cours des derniers mois de sa vie.
La version originale anglaise et sa traduction comportent des poèmes, les chansons de ses trois derniers disques, ainsi que des proses et des poésies tirées de ses nombreux cahiers de notes accumulés au fil des ans. S’ajoutent à ce riche contenu plusieurs dessins de l’auteur, dont une variété d’autoportraits.
Un mot sur la traduction de l’ouvrage. Je ne doute pas du travail de Nicolas Richard, le traducteur, mais j’aurais préféré que ce soit Michel Garneau qui nous accompagne dans ce dernier voyage littéraire de son vieil ami.
Une brève recherche sur Internet m’a fait découvrir deux documents complémentaires à The Flame : un long article de David Remmick paru dans The New Yorker, le 17 octobre 2016, et une entrevue accordée au même journaliste diffusée le mois suivant. Ce document sonore est vraisemblablement la dernière rencontre médiatique de Cohen et sa voix chaude m’a habité tout au long de la lecture de son livre.
Deux textes en fin d’ouvrage méritent une attention particulière. D’abord, les remerciements de Leonard Cohen lors de la réception du «plus prestigieux prix espagnol, délivré par la Fondation Princesse des Asturies et récompensant des travaux d’envergure internationale dans huit catégories» dont la littérature. C’est en 2011 qu’il reçut ce prix et les propos qu’il a alors tenus me semblent, en quelque sorte, son testament littéraire où il considère de façon timide l’ensemble de son œuvre. Puis, il y a les remerciements que l’éditeur, Robert Kory, a ajoutés à juste titre, ce que Cohen lui-même aurait fait si le temps le lui avait permis.
Je vois une analogie entre la modestie de Cohen et celle de Félix Leclerc, tous deux étant des écrivains avant d’être des bardes populaires. Leonard Cohen, il l’a souvent répété, n’a jamais voulu chanter et ce n’est que tard dans sa carrière qu’il en est venu à accepter qu’un public, de plus en plus imposant, assiste à ses récitals qui le rendaient malade. Or, en lisant The Flame, j’ai retrouvé la vraie nature de Cohen, c’est-à-dire son talent devenu un art d’écrire les émotions que les événements du quotidien lui inspirent, des plus banals aux plus remarquables. Puis, il y a dans ce livre sa voix incomparable qui monte comme une balade en fond sonore.

mercredi 20 février 2019


Karoline Georges
De synthèse
Québec, Alto, coll. « Coda », 2018, 240 p., 15,95 $.

Le livre du désespoir consolé

J’étais curieux d’entrer dans l’univers de Karoline Georges, écrivaine et artiste pluridisciplinaire. La science-fiction ne m’ayant jamais séduit, comment expliquer que De synthèse m’a interpelé? Qu’importe, je m’y suis plongé et j’en suis sorti vivifié par tant d’images.




La narratrice est un personnage polymorphe. Sa complexité physique aussi bien qu’intellectuelle la rend insaisissable pour elle-même et pour ceux qui la côtoient. Il faut dire que la solitude est son point d’ancrage dans une existence frugale; c’est dans les arcanes de celle-ci qu’elle s’enferme pour se recréer ou devenir une mutante de sa propre vie.
« Je suis devenue une image de femme avant d’atteindre la puberté. À treize ans, je rêvais depuis déjà longtemps d’apparaître sur papier glacé. » Ainsi se résume la quête de la narratrice qu’elle réalisera malgré sa misanthropie qui se manifeste par son aptitude à se perdre dans la foule, si petite soit-elle. Ne pas être remarquée, ne pas attirer les regards, suivre la masse écolière qui l’entoure. C’est d’ailleurs par souci d’imitation qu’elle se présente à un concours visant à trouver des jeunes filles intéressées au mannequinat.
Non seulement son regard vide retient l’attention du jury, mais il lui ouvre les portes d’un univers qui, autrement, lui aurait échappé. À 16 ans, autorisée par des parents menant une vie pitoyable, elle part à Paris pour six mois et en revient… huit ans plus tard.
Karoline Georges a mis son expérience artistique à profit en utilisant les nouvelles technologies comme moyen d’expression de son héroïne, lui donnant ainsi le poids de la réalité au service de la fiction qui, petit à petit, se mue en science-fiction.
Au cœur des préoccupations de l’héroïne, il y a l’image, de sa complexité primaire à une impossible transformation perpétuelle. Les pages du roman où nous accompagnons la mannequin qui explore l’univers de la mode et de la publicité illustrent la complexité d’univers qui peuvent sembler artificiels, mais qui sont plutôt le fruit d’un ensemble de règles obscures qu’appliquent les photographes, parfois de manière dictatoriale. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la narratrice fréquente le moins possible ses collègues dont elle partage le logement et qu’elle accepte tous les projets que lui propose son agence. Une surexposition voulue comme son contraire.
Elle n’a d’ailleurs qu’une amie à Paris, Camille. Cette dernière, plus âgée qu’elle, fait son éducation à l’image, entre autres en lui faisant visiter des musées de la ville. Camille s’intéresse à la photo, préférant le noir et blanc, car, à son avis, l’argentique communique mieux la vie intérieure des sujets.
Vient un jour où l’héroïne se lasse d’être un écran vivant sur lequel on fait réfléchir des sentiments ou des émotions. Elle décide de rentrer au pays au grand dam de son employeur. Ayant si peu touché à l’argent gagné, elle s’offre un condo dans une tour de la Métropole, loin des quartiers où s’alignent des bungalows trop semblables aux rues de son enfance. Commence alors une autre étape de sa quête de l’idéal féminin et de son image. C’est ainsi qu’elle découvre et explore les nouvelles technologies, Internet et les réseaux sociaux qui relient des artistes qui mènent de semblables quêtes en créant des avatars qui interagissent entre eux. La narratrice crée un personnage qu’elle prénomme Anouk comme sa mère aurait voulu la nommer, mais que des considérations familiales l’ont empêché.
Nous devenons alors les témoins des essais et des erreurs de l’héroïne qui tente de donner une forme tangible à une créature qu’elle ne cesse de transformer, jamais satisfaite du résultat. Un jour, elle reçoit un appel de son père dont la voix plus que le propos lui fait comprendre l’urgence de sa demande : venir visiter sa mère à l’hôpital où des ennuis de santé la retiennent. Commence alors une valse-hésitation d’y aller ou non, de renouer avec ses parents ou non, de passer plus de temps dans la réalité ou non.
La romancière a ainsi imaginé une véritable quadrature du cercle dont nous ne pouvons voir l’issu. C’est pourtant par le rapprochement mère, enfant, père et avatar que la situation, de plus en plus dramatique, sera résolue. Sans révéler la chute du roman, je retiens qu’il suffit de l’image d’une époque où le bonheur amoureux unissait ses parents pour que l’héroïne voie l’aboutissement de sa propre quête.
De synthèse m’a certes ouvert le mystère d’une science-fiction et m’a ainsi permis d’avoir sous les yeux une œuvre des plus actuelles qui fait se côtoyer dans un même univers la réalité tangible et l’imaginaire en mouvement perpétuel des réalités augmentées.

jeudi 14 février 2019

Marie-Renée Lavoie
Les chars meurent aussi
Montréal, XYZ, 2018, 256 p., 24,95 $ (papier), 18,99 $ (numérique).

Beau temps, mauvais temps

Après La petite et le vieux (2010), Le syndrome de la vis (2012) et Autopsie d’une femme plate (2017), Marie-Renée Lavoie propose Les chars meurent aussi (XYZ, 2018). Bienvenue dans l’univers de Laurie!




La narratrice, aussi personnage principal du roman, est une jeune femme qui étudie au cégep et travaille dans un resto dans ses temps libres. Elle est l’unique enfant d’une mère grande lectrice de romans d’amour et préposée au stationnement d’un hôpital, et d’un père propriétaire d’un atelier mécanique qui est aussi une station-service, comme on en voyait jadis dans toutes les villes du Québec.
Le récit débute alors que le père de Sonia, sa meilleure amie, décède trop jeune. Au même moment surgit un autre personnage-clé, Cindy Leclerc, une jeune enfant quasi abandonnée par ses parents incapables d’exercer leurs responsabilités. Il y a aussi que Lau, comme l’on appelle familièrement, décide d’acheter une automobile, sachant que son père ou ses employés, qu’elle connaît bien, pourront en faire l’entretien.
La romancière, comme elle en a l’habitude, crée des atmosphères propices aux lieux où ses personnages évoluent tout en mettant ceux-ci dans des situations du quotidien qui alimentent leur spontanéité et ajoutent à la vraisemblance de la trame. Que ce soit la guérite où travaille sa mère aménagée pour faciliter son travail de perceptrice, les trois puits où descendent les mécanos pour réparer les véhicules qu’on leur amène, les restos ou même la salle de bingo où travaille Laurie : rien n’est laissé au hasard et, ma foi, on peut même sentir l’odeur propre à chacun de ces lieux.
On dit de Laurie qu’elle est « vite, allumée, organisée, forte, fine, patiente, courageuse », sans parler de sa détermination sans limites et sans failles. Divers rebondissements imaginés par la romancière mettent à l’épreuve son héroïne qui sait généralement faire tourner les difficultés à son avantage.
Malgré tout, il y a des événements qu’elle affronte difficilement. Il en est ainsi quand il est question de la petite Cindy qu’elle a prise sous son aile et à qui elle tente d’apporter la présence adulte réconfortante et essentielle à son éducation. Il y a aussi le respect que les gens qui l’entourent méritent et qu’elle fera tout pour faire respecter, même s’il lui faut sacrifier un emploi.
Toute rationnelle que Laurie semble, elle est très émotive quand il est question de sa mère avec qui elle a une relation qui va au-delà de la parentalité. Ainsi, lorsqu’elle veut relaxer des lectures obligatoires d’un cours ou d’un autre, elle pige dans la bibliothèque maternelle et se fie au code que sa mère inscrit en page de garde pour indiquer l’intérêt de l’ouvrage.
Un autre sujet préoccupe la jeune femme : les relations amoureuses. Si elle en parle librement avec Sonia ou même avec sa mère, elle considère ne pas avoir de temps à accorder à une relation suivie. Ainsi, lorsqu’elle croise Romain à la station-service paternelle, elle éprouve à son égard une émotion mal définie. Le jeune homme étudie à l’extérieur de la Capitale nationale, où se déroule l’histoire, et, pour Laurie, ce n’est pas le bon moment de nouer une relation amoureuse.
Ultimement, Laurie, qui parvient toujours à tirer son épingle du jeu perd momentanément ses moyens quand elle apprend inopinément l’état de santé de sa mère. Elle reproche à ses parents de ne pas l’avoir informée de la situation et de sa gravité; puis, comprenant qu’ils ont voulu la protéger d’un tel tracas, elle continue son train-train quotidien comme ils lui demandent. Bien sûr, Laurie n’oublie pas pour autant l’état de santé de sa mère, si bien que, dans les derniers moments de vie de cette dernière, elle lui a fait la lecture de ses romans préférés.
Marie-Renée Lavoie a le talent de mettre au premier plan des gens et des événements du quotidien en magnifiant la valeur de leurs faits et gestes, comme pour faire surgir de l’ordinaire l’originalité de chacun. Elle crée ainsi l’atmosphère propre à chacun que les lecteurs s’approprient pour notre plus grand plaisir.

jeudi 7 février 2019


Eric Dupont
La route du lilas
Montréal, Marchand de feuilles, 2018, 592 p., 34,95 $.

Un peu, beaucoup, trop ou pas assez

Je me suis intéressé à La route du lilas, le nouveau roman d’Eric Dupont, d’abord pour comprendre pourquoi cet opus de 600 pages a reçu moult éloges dithyrambiques. Sans douter du talent et de l’art de l’auteur de La fiancée américaine, il fallait des qualités exceptionnelles pour faire si rapidement l’unanimité des critiques.




Je me suis donc engagé sur cette route en compagnie de Shelly et Laura, États-Uniennes passionnées du lilas au point d’en suivre annuellement l’éclosion en « remontant les vallées du Mississippi et de l’Ohio ». Une autre adepte de leur connaissance, la Québécoise Rose Ost, leur demande d’amener Maria Pia Barbosa, une amie brésilienne.
Les deux femmes l’embarquent à l’endroit convenu, ajoutant ainsi du piquant à leur pèlerinage tout en fleurs. Elles conviennent avec leur passagère des règles à suivre pour le bien être de chacune dans l’espace réduit de la caravane, entre autres de consacrer tous les jours du temps pour écrire un peu de leur vie, leurs réflexions ou tout autre sujet stimulant leur créativité.
Pia va bien au-delà de la consigne et raconte de façon détaillée sa vie, de l’enfance à l’âge adulte jusqu’à ce jour, elle qui a plus de 70 ans. Intégré à l’histoire principale du voyage, ce récit est une première mise en abyme, c’est-à-dire une histoire dans une autre. Il y en a d’autres, un peu comme si le roman était un ensemble de poupées gigognes.
La note biographique de Pia occupe près de 200 pages, en italiques. Cela leur confère un ton distinct dont dépend toute la trame. Née sur une très grande ferme, loin de la ville, elle y vit avec sa sœur Vitória sous l’autorité d’Aparecida, celle qui dirige l’entreprise familiale et toute la maisonnée depuis le décès de la mère. Son père, Hércules Barsalo, est un maître des lieux absent qui exige que ses filles fréquentent un couvent de religieuses pour y étudier, les pires années de son adolescence selon Pia.
Pour fuir cette vie imposée, elle contourne les règles et se fait un amoureux prénommé Thiago. C’est sa façon de mettre de la distance entre elle et son père, tout en gardant contact avec Vitória et Aparecida. Le garçon est photographe et joue au paparazzi en suivant Édith Piaf de passage au Brésil. Pia toujours aux études, c’est son amoureux qui amène l’eau au moulin, ce qui requiert du doigté pour éviter les querelles et éveiller le caractère violent du jeune homme.
Pia et Thiago partent en France, lui pour tenter sa chance, elle pour y poursuivre des études universitaires. Les pages que Pia consacre à l’épopée parisienne, dans les années 1950-1960, sont riches en rebondissements. L’appartement que Mme Renard leur loue tient de la chambre dont le loyer en fait oublier l’étroitesse, même pour trois personnes, car, entretemps, Jean-Paul est né. Puis, les malheurs se mettent à dévaler en cascade. Il y a la mort du fils, suivi d’un glissement de terrain qui détruit l’édifice où ils habitent et celles de voisins. Pia a déjà rencontré Thérèse, une Québécoise qui jouera un rôle important dans sa vie.
Thiago de plus en plus violent, la jeune femme rentre au Brésil. Les choses y ont beaucoup changé. Le père est mort, il faut régler la succession et sa sœur Vitória est mariée. Informé, Thiago rentre à son tour flairant la bonne affaire. Pia ne l’accueille pas à bras ouverts, mais le revoit à l’occasion et tombe à nouveau enceinte. Ne pouvant plus supporter sa violence, elle en parle à sa sœur qui prend la situation en main. Thiago disparaît du jour au lendemain.
Shelly et Laura veulent comprendre pourquoi le Brésil fut jadis un État portugais, ce qui donne lieu à la deuxième mise en abyme. Pia fait le récit de ce qui ressemble à une épopée historique au cœur de laquelle se trouve Léopoldine de Habsbourg. Nul doute, Eric Dupont a bien fait ses devoirs et il utilise avec à-propos l’histoire du Portugal et de sa présence au Brésil. Est-ce ce long périple entre l’Europe et l’Amérique du Sud est absolument nécessaire? J’en doute.
Ce récit est entrecoupé d’événements se rapportant à « la route des lilas », aux observations que font les voyageuses et aux préparatifs pour leur arrivée au Canada. Outre l’achat d’un faux passeport et le maquillage aux couleurs du lilas de leur véhicule, on apprend que Pia poste son récit autobiographique à Simone, sa fille.
Celle-ci, la quarantaine bien sonnée, est en rupture de banc avec sa mère comme celle-ci le fut avec sa famille. Cette nouvelle mise en abyme menée par Simone nous en apprend un peu plus sur Pia, ses rapports avec sa fille et ce qui a amené cette dernière à ne plus la voir. Simone a du caractère et ne s’en laisse pas imposer même au risque d’un échec. Recevra-t-elle la lettre-fleuve de sa mère? Si oui, qu’en fera-t-elle?
Arrivées au Québec, enfin diront certains, la route doit les mener jusqu’à Notre-Dame-du-Cachalot, un village inventé de Gaspésie, pour y retrouver Rosa Ost, aussi passionnée des lilas que les États-Uniennes, mais aussi fille de Thérèse, l’amie de Pia rencontrée à Paris. Une ultime mise en abyme raconte qu’à son retour de France, Thérèse a mis en application les principes du socialisme dont elle vantait les mérites et en a fait le mode de vie des habitants du village. Les biens de chacun sont devenus ceux de toute la communauté, ce communisme bon enfant est devenu un mode de vie morose. Il a alors suffi qu’un enfant du milieu étudie au loin, revienne avec une théorie sociale hyper capitaliste et la mette en pratique pour redonner vie au village. Hélas, les habitants sont passés d’un état de dépendance à un autre plus étouffant, Notre-Dame-du-Cachalot étant devenu une geôle de consommation. Rosa devient alors celle qui libère ses congénères de façon plutôt amusante.
En refermant La route du lilas, j’ai compris le road trip qu’Eric Dupont a voulu faire en prétextant la saison du lilas et la floraison de ses diverses variétés. Les personnages qu’il a créés sont certes à la mesure ou à la démesure de son récit ou, comme on dit dans le langage de tous les jours : trop, c’est comme pas assez, même en littérature.