Normand Cazelais
Montréal, ma ville
Montréal, Fides, coll. « Les yeux ouverts », 2017,
248 p., 26,95 $.
Notre Métropole
Si le moindre bourg a une
monographie racontant son histoire, imaginez une métropole? Comme toutes les grandes
villes, Montréal est le sujet de nombreux ouvrages, du guide urbain aux beaux
livres illustrant en photos ou aquarelles ses sites incontournables. Le 375e
de la fondation de Ville-Marie fut l’occasion de nouveaux titres, dont Montréal, ma ville du géographe et
écrivain montréalais Normand Cazelais.
Guide sélectif d’espaces, de
lieux, de personnages ou d’épopées, il s’agit d’un livre de référence permettant
de mieux connaître Montréal, tant pour ses résidents qu’aux visiteurs. Pour
reprendre une expression à la mode, je range ce volume sous l’onglet des hybrides
littéraires.
Dans ce énième ouvrage, le prolifique
auteur nous fait découvrir ce qui distingue la ville des autres grandes
agglomérations nord-américaines. Il a ainsi rassemblé l’abondante matière
autour de cinq thèmes: la nature, l’Histoire et les quartiers, le patrimoine,
les artères et les moyens de transport, les arts, la culture et les loisirs.
Pour nous qui habitons en
périphérie de la Métropole, nous savons qu’elle est une île, les bulletins de
circulation nous le rappelant matin et soir. Au cœur de la cité, il y a le
Mont-Royal, «le poumon de la ville». Pour nous de la Montérégie, il toujours
étonnant de considérer cette chaîne de montagnes comme de simples collines, ce
que nous rappelle pertinemment le géographe. C’est sans parler de
l’incomparable fleuve Saint-Laurent. La nature occupe toujours une place
privilégiée dans ce grand centre urbain et, outre la montagne, on y trouve de
nombreux parcs, dont le parc Lafontaine et le parc des îles.
Incontournable sujet, c’est, bien
sûr, la fondation de la ville par Maisonneuve et Jeanne Mance, la transformation
de son territoire en quartiers, sans oublier la difficile époque des annexions.
Du côté de la politique municipale, on pense parfois que trois maires ont fait
cette ville: Camilien Houde, Jean Drapeau et… Denis Coderre. D’autres premiers magistrats
se sont aussi distingués dont Viger, McGill, Beaugrand et Doré.
Que dire du patrimoine
montréalais dont font partie certains édifices, certaines bâtisses, sinon que
plusieurs sont des réussites architecturales trop souvent oubliées. On pense à
cette «place pour lire l’Histoire, « le Vieux-Montréal », mais on
doit aussi regarder différemment les casernes d’incendie qui ne sont pas de
simples garages.
Normand Cazelais nous invite
aussi à faire une halte devant une dizaine de « lieux particuliers » ou
de remarquer certains détails architecturaux dont les escaliers extérieurs, les
silos à grain ou la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. Les plus âgés se
souviendront des magasins de la rue Sainte-Catherine: Morgan’s, Eaton’s,
Simpson, Birks et, dans l’est, Dupuis Frères.
Qui dit Métropole évoque aussi de
grandes artères et des moyens de transport, des sujets toujours d’actualité.
Encore ici, le géographe Cazelais met au service des lecteurs ses vastes
connaissances, non seulement en rappelant l’origine de certaines rues ou de
leur toponymie, mais aussi des moyens de transport mis au service de la
population au fil des décennies.
Enfin, il va de soi que Montréal, ma ville traite de l’importance
des arts, de la culture et des loisirs que la ville leur accorde. De ses
nombreux musées au club de hockey – le CH mythique – du pamphlet Refus global de 1948 aux festivals d’été
et d’hiver, Montréal est toujours en ébullition.
En refermant le livre, j’ai
compris le sens du « ma ville »: Normand Cazelais communique sa
passion de la Métropole en soulignant ce qui, de la cité, lui tient à cœur.
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