mercredi 22 novembre 2017

Normand Cazelais
Montréal, ma ville
Montréal, Fides, coll. « Les yeux ouverts », 2017, 248 p., 26,95 $.


Notre Métropole

Si le moindre bourg a une monographie racontant son histoire, imaginez une métropole? Comme toutes les grandes villes, Montréal est le sujet de nombreux ouvrages, du guide urbain aux beaux livres illustrant en photos ou aquarelles ses sites incontournables. Le 375e de la fondation de Ville-Marie fut l’occasion de nouveaux titres, dont Montréal, ma ville du géographe et écrivain montréalais Normand Cazelais.
Guide sélectif d’espaces, de lieux, de personnages ou d’épopées, il s’agit d’un livre de référence permettant de mieux connaître Montréal, tant pour ses résidents qu’aux visiteurs. Pour reprendre une expression à la mode, je range ce volume sous l’onglet des hybrides littéraires.




Dans ce énième ouvrage, le prolifique auteur nous fait découvrir ce qui distingue la ville des autres grandes agglomérations nord-américaines. Il a ainsi rassemblé l’abondante matière autour de cinq thèmes: la nature, l’Histoire et les quartiers, le patrimoine, les artères et les moyens de transport, les arts, la culture et les loisirs.
Pour nous qui habitons en périphérie de la Métropole, nous savons qu’elle est une île, les bulletins de circulation nous le rappelant matin et soir. Au cœur de la cité, il y a le Mont-Royal, «le poumon de la ville». Pour nous de la Montérégie, il toujours étonnant de considérer cette chaîne de montagnes comme de simples collines, ce que nous rappelle pertinemment le géographe. C’est sans parler de l’incomparable fleuve Saint-Laurent. La nature occupe toujours une place privilégiée dans ce grand centre urbain et, outre la montagne, on y trouve de nombreux parcs, dont le parc Lafontaine et le parc des îles.
Incontournable sujet, c’est, bien sûr, la fondation de la ville par Maisonneuve et Jeanne Mance, la transformation de son territoire en quartiers, sans oublier la difficile époque des annexions. Du côté de la politique municipale, on pense parfois que trois maires ont fait cette ville: Camilien Houde, Jean Drapeau et… Denis Coderre. D’autres premiers magistrats se sont aussi distingués dont Viger, McGill, Beaugrand et Doré.
Que dire du patrimoine montréalais dont font partie certains édifices, certaines bâtisses, sinon que plusieurs sont des réussites architecturales trop souvent oubliées. On pense à cette «place pour lire l’Histoire, « le Vieux-Montréal », mais on doit aussi regarder différemment les casernes d’incendie qui ne sont pas de simples garages.
Normand Cazelais nous invite aussi à faire une halte devant une dizaine de « lieux particuliers » ou de remarquer certains détails architecturaux dont les escaliers extérieurs, les silos à grain ou la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. Les plus âgés se souviendront des magasins de la rue Sainte-Catherine: Morgan’s, Eaton’s, Simpson, Birks et, dans l’est, Dupuis Frères.
Qui dit Métropole évoque aussi de grandes artères et des moyens de transport, des sujets toujours d’actualité. Encore ici, le géographe Cazelais met au service des lecteurs ses vastes connaissances, non seulement en rappelant l’origine de certaines rues ou de leur toponymie, mais aussi des moyens de transport mis au service de la population au fil des décennies.
Enfin, il va de soi que Montréal, ma ville traite de l’importance des arts, de la culture et des loisirs que la ville leur accorde. De ses nombreux musées au club de hockey – le CH mythique – du pamphlet Refus global de 1948 aux festivals d’été et d’hiver, Montréal est toujours en ébullition.

En refermant le livre, j’ai compris le sens du « ma ville »: Normand Cazelais communique sa passion de la Métropole en soulignant ce qui, de la cité, lui tient à cœur.

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