mercredi 14 novembre 2018


Salon du livre de Montréal 2018

Lire autrement

Il y a des lustres que j’ai cessé de comptabiliser le nombre de salons du livre et de festivals littéraires qui se tiennent annuellement au Québec. Il en va de même des nouvelles maisons d’édition qui, à l’encontre de ce que l’on peut croire, poussent comme des champignons d’une saison à l’autre. Que dire des distributeurs de livres qui font le lien entre les éditeurs et les librairies, sinon qu’ils traversent eux aussi des changements majeurs qui, tôt ou tard, auront une résonnance dans le portefeuille des lecteurs, individus et bibliothèques publiques.
Pour faire un tour d’horizon et observer l’état des lieux du monde du livre d’ici et d’ailleurs, quoi de mieux que le Salon du livre de Montréal. Cette grand-messe annuelle qui s’ouvre aujourd’hui, 14 novembre, et se terminera le lundi 19 novembre, à la Place Bonaventure.




Ce 41e Salon marquera, nous a-t-on prévenus, une transition tant dans les orientations qui l’ont guidé à ce jour que dans sa forme et que cela se poursuivra en 2019. Le nouveau directeur général du SlM, Olivier Gougeon, vient du monde de l’édition et succède à Francine Bois, en poste depuis 32 ans. Le dg a accepté de relever le défi de reprendre la barre de cet immense bateau qu’est le SlM et d’opérer d’importants changements en tenant compte de ceux qu’a connus le monde du livre, tant au Québec qu’à l’étranger, au cours des dernières années.
Il a ainsi tenu compte de la parité hommes-femmes, expression tendance, dans le choix des invités d’honneur qui sont : Joséphine Bacon, poète autochtone et réalisatrice; Samuel Champagne, auteur jeunesse LGBTQ+; Martine Delvaux, romancière et essayiste; Marianne Ferrer, auteure et illustratrice; Dany Laferrière, auteur et académicien; Heather O’Neill, auteure anglo-montréalaise; Alain Vadeboncœur, chef du service de médecine d’urgence de l’Institut de cardiologie de Montréal, professeur, auteur et chroniqueur; et Bernard Werber, auteur parmi les plus lus en France.
Une nouveauté qui, à mon avis, n’en est pas vraiment une est celle de la présence d’écrivains anglo-québécois. Les plus âgés, rictus aux lèvres, penseront immédiatement à Mordecai Richler dont on redécouvre l’œuvre rééditée par Boréal dans une remarquable traduction signée Lori Saint-Martin et Paul Gagné. Il y a aussi Heather O’Neill dont deux livres ont été traduits par Dominique Fortier et publiés par Alto; Les Beed de Dimitri Nasrallah paru à La Peuplade; ou Nous qui n’étions rien (Alto) de Madeleine Thien. Etc.
Autre nouveauté, loin des soucis des visiteurs celle-là : la distribution des livres dans le réseau des ventes a connu des changements majeurs, des maisons d’édition passant d’une agence à l’autre. Or, les exposants du SlM étant justement regroupés sous la bannière des distributeurs, il faut donc pouvoir identifier l’ilot où loge tel ou tel éditeur et, surtout, leurs auteurs anciens comme nouveaux.
Par exemple, les éditions de La Grenouillère qui a récemment réédité les premiers livres de L.-P. Hébert — Le Roi jaune, Le cinéma de Petite-Rivière et Le dernier catéchisme illustré, ouvrages illustrés par Micheline Lanctôt — et publié, entre autres, Une peine d’amour, roman graphique de Félix Crépeau, loge sous la bannière de Dimedia (stand 460). Où trouver les polars de Louise Penny ou À la soupe de Josée Di Stasio? Sous la bannière de Flammarion, éditeur et diffuseur (stand 532).
Le guide du salon, disponible sur Internet (http://www.salondulivredemontreal.com/), est une référence indispensable pour tous les visiteurs, surtout si vous passez au Salon au cours de la fin de semaine alors que la foule accourt voulant battre des records. Le meilleur outil pour préparer son passage au SlM demeure le carnet du visiteur, accessible sur le site du SlM; il permet de choisir chez soi parmi les nombreuses séances de dédicace, tables rondes, conférences, ateliers et autres activités auxquels on veut assister.
La visite du Salon du livre de Montréal, le plus important du genre, est une activité familiale exigeante, prévoyez donc des pauses. Surtout, n’hésitez pas à parler avec les nouveaux auteurs sur place, intéressez-vous à autre chose que les ouvrages à succès et prenez de l’avance sur la littérature de demain. Surtout, notez les livres qui vous intéressent et passez chez votre libraire johannais pour les acheter.
Sur ce : bon Salon du livre de Montréal, à la Place Bonaventure, à un jet de pierre du terminus du 1000 de la Gauchetière.


La lecture en cadeau 2018

La Fondation pour l’Alphabétisation poursuit son partenariat avec le Salon du livre de Montréal afin de sensibiliser les visiteurs à une cause qui lui est chère: «La lecture en cadeau». Créé il y a 20 ans, ce programme national vise à prévenir les difficultés de lecture et d’écriture susceptibles de mener au décrochage scolaire, puis à l’analphabétisme. Pour un enfant issu d’un milieu défavorisé, c’est souvent le premier livre neuf qu’il reçoit et il l’apprécie d’autant plus la valeur d’un livre neuf, surtout dans un contexte où il a été choisi spécialement pour lui par un donateur anonyme.
L’objectif cette année est de recueillir 100 000 livres et plus. Les dons recueillis par la fondation, les librairies indépendantes ou les bibliothèques participantes partout sur le territoire, en novembre et décembre, seront remis aux enfants le prin­temps prochain.
Aux côtés de ces enfants se trouvent souvent des parents faibles lecteurs, cantonnés dans des secteurs d’emploi précaire mal rémunéré ou sans emploi. Or, le parcours scolaire de ces adultes influe directement sur celui de leurs enfants. Donner un livre neuf à un enfant permet à la Fondation d’entrer aussi en contact avec des adultes qui voudraient un jour entreprendre une démarche d’alphabétisation dans le but de contribuer à l’éducation et à la qualité de vie de leurs enfants.
À ce jour, «La lecture en cadeau» a rejoint plus de 500 000 enfants issus de toutes les régions du Québec et la Fondation a pour objectif de soutenir encore plus d’enfants. «Offrir un livre neuf à un enfant, c’est percer le mur, faire entrer la lumière et lui permettre enfin de découvrir le champ des possibles », de dire Salomé Corbo, porte-parole du programme.

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