Mélanie Grégoire
Les quatre saisons de
votre potager
Montréal, Québec Amérique, 2018, 200 p., 29,95 $.
Dépendre un peu de
soi l’été durant et même après
Il fut une époque où, de la
mi-mars à la mi-avril, plusieurs ouvrages traitant de jardinage ou d’horticulture
s’accumulaient sur de ma table de travail. Plus fidèles qu’une hirondelle, ces
guides proposaient diverses méthodes de culture maraîchère, des semis aux fines
herbes, suggérant parfois des recettes d’un autre temps. En 2018, l’ouvrage de
Mélanie Grégoire, Les quatre saisons de
votre potager, m’est parvenu. Quel ouvrage!
Jugement hâtif, direz-vous? Non, c’est
le commentaire élogieux de Marie, mon épouse, qui a grandi entre deux plants de
tomate et de basilic. Et d’ajouter: « Avec ce guide, même toi qui n’as pas
le pouce vert tu saurais faire un potager et, qui sait, le réussir ».
D’entrée de jeu, l’organisation
des informations proposées dans l’ouvrage est on ne peut plus claire : la
raison d’être d’un potager et les préparatifs requis, ce qu’exige un potager de
mars à octobre et les surprises de la période hivernale. À cela s’ajoute trois
annexes portant sur les ravageurs et les maladies susceptibles de nuire à votre
culture, une carte de la date moyenne du dernier gel printanier et une autre,
du dernier gel automnal.
La question initiale est
déterminante : pourquoi faire un potager? En une page, l’auteure
répertorie pas moins de huit bonnes raisons de se lancer dans cette aventure:
le simple plaisir, en faire un projet familial, pour économiser, pour cultiver
sans pesticides et avoir un meilleur contrôle sur la qualité des produits, pour
la saveur et la valeur nutritive de la production, pour une certaine fierté
personnelle ou familiale et, enfin, pour apprendre à diminuer le gaspillage. Si
cela semble un programme chargé, c’est que tous les aspects positifs du
jardinage ont été pris en considération, ce qui n’engage pas tous les jardiniers.
Faire un potager est un travail
sérieux, même s’il est entrepris de façon ludique. Il faut donc planifier son
organisation avant de se lancer dans l’aventure. Cela commence par le temps
qu’on veut y consacrer chaque jour ou chaque semaine, ce qui détermine un peu la
production qu’on souhaite atteindre. Un potager pour nourrir une seule personne
est différent que pour une famille de six. De là, il faut considérer ce qu’on
veut y faire pousser et l’espace physique que ces plantations requièrent ou qu’on
peut leur consacrer, allant des pots sur la galerie au potager en carrés ou
surélevé, voire en pleine terre.
Fera-t-on ses propres semis ou
achèterons-nous les plants préparés chez les maraîchers le temps venu? Les
pages du mois de mars expliquent comment cultiver ses semis, étape par étape.
Je dois dire ici que les nombreuses illustrations qui accompagnent les propositions
du guide sont d’une très grande qualité, tant un niveau de ce qu’elles
représentent que de leur aspect purement artistique.
Avant de mettre nos mains en
pleine terre, il faut évidemment consulter la carte nous informant de la date
moyenne du dernier gel printanier. Si la Montérégie est avantagée, ce n’est
d’ailleurs pas pour rien que ce vaste territoire soit considéré comme le jardin
potager du Québec, il faut quand même considérer la fragilité à la température
de certaines plantations.
Il ne faut pas non plus croire
qu’une fois semé le potager ira tout seul. Il requiert un entretien au jour le
jour, ne serait-ce que pour suivre l’évolution de chacune des plantations et
leur fournir les soins appropriés. On peut aussi renouveler certaines
plantations en cours de saison et même en faire de nouvelles dont la maturité
est plus rapide ou plus tardive.
Avec Les quatre saisons de votre potager, Mélanie Grégoire communique
très bien sa passion de s’impliquer dans la culture d’un potager à une époque
où la nature reprend ses droits et rappelle nos devoirs à son égard.
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