mercredi 11 avril 2018


Mélanie Grégoire
Les quatre saisons de votre potager
Montréal, Québec Amérique, 2018, 200 p., 29,95 $.

Dépendre un peu de soi l’été durant et même après

Il fut une époque où, de la mi-mars à la mi-avril, plusieurs ouvrages traitant de jardinage ou d’horticulture s’accumulaient sur de ma table de travail. Plus fidèles qu’une hirondelle, ces guides proposaient diverses méthodes de culture maraîchère, des semis aux fines herbes, suggérant parfois des recettes d’un autre temps. En 2018, l’ouvrage de Mélanie Grégoire, Les quatre saisons de votre potager, m’est parvenu. Quel ouvrage!




Jugement hâtif, direz-vous? Non, c’est le commentaire élogieux de Marie, mon épouse, qui a grandi entre deux plants de tomate et de basilic. Et d’ajouter: « Avec ce guide, même toi qui n’as pas le pouce vert tu saurais faire un potager et, qui sait, le réussir ».
D’entrée de jeu, l’organisation des informations proposées dans l’ouvrage est on ne peut plus claire : la raison d’être d’un potager et les préparatifs requis, ce qu’exige un potager de mars à octobre et les surprises de la période hivernale. À cela s’ajoute trois annexes portant sur les ravageurs et les maladies susceptibles de nuire à votre culture, une carte de la date moyenne du dernier gel printanier et une autre, du dernier gel automnal.
La question initiale est déterminante : pourquoi faire un potager? En une page, l’auteure répertorie pas moins de huit bonnes raisons de se lancer dans cette aventure: le simple plaisir, en faire un projet familial, pour économiser, pour cultiver sans pesticides et avoir un meilleur contrôle sur la qualité des produits, pour la saveur et la valeur nutritive de la production, pour une certaine fierté personnelle ou familiale et, enfin, pour apprendre à diminuer le gaspillage. Si cela semble un programme chargé, c’est que tous les aspects positifs du jardinage ont été pris en considération, ce qui n’engage pas tous les jardiniers.
Faire un potager est un travail sérieux, même s’il est entrepris de façon ludique. Il faut donc planifier son organisation avant de se lancer dans l’aventure. Cela commence par le temps qu’on veut y consacrer chaque jour ou chaque semaine, ce qui détermine un peu la production qu’on souhaite atteindre. Un potager pour nourrir une seule personne est différent que pour une famille de six. De là, il faut considérer ce qu’on veut y faire pousser et l’espace physique que ces plantations requièrent ou qu’on peut leur consacrer, allant des pots sur la galerie au potager en carrés ou surélevé, voire en pleine terre.
Fera-t-on ses propres semis ou achèterons-nous les plants préparés chez les maraîchers le temps venu? Les pages du mois de mars expliquent comment cultiver ses semis, étape par étape. Je dois dire ici que les nombreuses illustrations qui accompagnent les propositions du guide sont d’une très grande qualité, tant un niveau de ce qu’elles représentent que de leur aspect purement artistique.
Avant de mettre nos mains en pleine terre, il faut évidemment consulter la carte nous informant de la date moyenne du dernier gel printanier. Si la Montérégie est avantagée, ce n’est d’ailleurs pas pour rien que ce vaste territoire soit considéré comme le jardin potager du Québec, il faut quand même considérer la fragilité à la température de certaines plantations.
Il ne faut pas non plus croire qu’une fois semé le potager ira tout seul. Il requiert un entretien au jour le jour, ne serait-ce que pour suivre l’évolution de chacune des plantations et leur fournir les soins appropriés. On peut aussi renouveler certaines plantations en cours de saison et même en faire de nouvelles dont la maturité est plus rapide ou plus tardive.
Avec Les quatre saisons de votre potager, Mélanie Grégoire communique très bien sa passion de s’impliquer dans la culture d’un potager à une époque où la nature reprend ses droits et rappelle nos devoirs à son égard.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire