Étrennes 2018
De beaux et bons
livres sous le sapin
J’ouvre les pages de trois romans et de deux beaux livres,
des ouvrages à offrir ou à recevoir. Les œuvres narratives sont de très longues
histoires qui vous habiteront, alors que les images des albums vous feront visiter
des habitations d’autrefois et retracer le parcours de femmes inspirantes.
Eric Dupont
La route du lilas
Montréal, Marchand de feuilles, 2018, 592 p., 34,95 $.
Le premier roman s’intitule La route du lilas et il a été écrit par l’auteur de La fiancée américaine (2012), Eric
Dupont. Il s’agit d’un long récit dans lequel Shelly et Laura « traversent l’Amérique [en camping-car
tous les ans] en suivant la floraison du lilas. Souhaitant vivre dans un
printemps éternel, elles reprennent la route dès que les fleurs fanent, à
destination d’une ville où le lilas vient tout juste d’éclore. À la demande d’une
amie, elles ont une passagère, Pia Barbosa, une Brésilienne en fuite qui doit se
rendre à Montréal sans laisser de traces.
Chaque soir,
les trois femmes s’adonnent à l’écriture, faisant le récit de leurs secrets, de
leur passé et de leur humanité. Outre l’histoire récurrente du lilas, ce sont
les personnages et leur vie tumultueuse qui insufflent de l’énergie à une suite
d’histoires d’amour. On rencontre ainsi Tucanos, un photographe qui fait
tourner la tête de toutes les femmes et traque Édith Piaf. Maria Pia Barbosa au
temps de ses études dans un couvent qui l’exaspère. Shelly, une horticultrice
célèbre, qui se retrouve au cœur d’une guerre de pépinières. Du Brésil à Paris,
on arrive dans un petit village de la côte gaspésienne où le lilas fleurira en
juillet. » Je reviendrai longuement sur ce remarquable récit en janvier
prochain.
David Goudreault
La bête intégrale
Montréal, Stanké, 2018, 720, 32,95 $.
L’univers de La bête
intégrale, trilogie de David Goudreault, est tout autre. On dit que « l’auteur a ébranlé le paysage
littéraire québécois. Repoussant les limites de l’humour grinçant, il a offert
un regard à la fois dur et tendre sur les oubliés de la résilience, grâce à un
protagoniste qui, en dépit de sa violence, est touchant de naïveté. » Voyez.
La bête à sa mère (2015) s’ouvre ainsi : « Ma mère se suicidait souvent. Elle a commencé toute jeune, en
amatrice. Très vite, maman a su obtenir la reconnaissance des psychiatres et
les égards réservés aux grands malades. Pendant que je collectionnais des cartes
de hockey, elle accumulait les diagnostics. » Puis, le début de La bête à sa cage (2016) est encore plus
soufflant : « J’ai encore tué quelqu’un. Je suis un tueur en série. D’accord, deux
cadavres, c’est une petite série, mais c’est une série quand même. Et je suis
jeune. » Enfin, il y a Abattre la bête (2017) où l’écrivain annonce
d’entrée de jeu qu’à «la fin de ce récit, je
vais me tuer. Et puis mourir. C’est ainsi. Toute bonne chose a une fin, mais
moi aussi. »
Madeleine Thien
Nous qui n’étions rien,
traduit de l’anglais (Canada) par Catherine Leroux
Québec, Alto, 2018, 548 p., 32,95 $ (papier),
18,99 $ (numérique).
Le troisième roman s’intitule Nous qui n’étions rien. Madeleine Thien, l’auteur, nous amène à « Shanghai,
pendant la Révolution culturelle [chinoise], où deux familles d’artistes nouent
des liens que rien ne viendra briser. Des décennies plus tard, à Vancouver, une
jeune femme entreprend de reconstituer leur histoire à l’aide du Livre des
traces, un roman sans début
ni fin, à la fois fictif et véridique, qui semble renfermer toutes les vies
possibles. Ainsi débute une étourdissante quête des origines entre les mailles
de l’histoire, la vraie, et l’inventée. Saga d’une humanité renversante, la
romancière dépeint la Chine, des années trente jusqu’au nouveau millénaire, de
la place Tian’anmen jusqu’au désert de Gobi. Elle raconte aussi l’injuste
silence autour des disparus, la résilience, la force de la mémoire, le pouvoir
de la musique et de l’écriture. Roman total d’une minutie presque irréelle, il pose
avec compassion une question à jamais pertinente: qu’est-ce qu’une société
juste? »
Perry Mastrovito
Maisons anciennes du
Québec, volume 2
Saint-Constant, Broquet, 2018, 168 p., 39,95 $.
Allons au rayon des beaux livres y trouver Maisons anciennes du Québec, volume 2 de
Perry Mastrovito, photographe montréalais. L’ouvrage « compte plus de 365 photos mettant en vedette de
magnifiques maisons en pierre des champs et pièce sur pièce recouvertes de
planches de bois et en crépi, construites pour la plupart dans les années 1700
et 1800. On retrouve même une maison dont la construction initiale remonte vers
l’année 1650. Les images détaillées et inspirantes accompagnées de descriptions
par l’auteur nous transportent à nouveau dans le temps pour y découvrir l’ambiance
apaisante et unique que les maisons anciennes dégagent. »
Chiara Pasqualetti Johnson
Ces femmes qui ont
influencé le monde
Saint-Constant, Broquet, 2018, 224 p., 29,95 $.
Une dernière suggestion,
mais non la moindre : Ces femmes
qui ont influencé le monde de Chiara Pasqualetti Johnson. L’auteur y
raconte « la vie de cinquante femmes remarquables d’hier et d’aujourd’hui
dont les réalisations ont marqué profondément la société. On y rencontre reines
et artistes, politiciennes et icônes de la mode, actrices et scientifiques, exploratrices
et femmes d’affaires, athlètes et femmes ordinaires qui, avec courage et
détermination, ont donné un sens à leur vie. Elles ont toutes relevé le défi de leurs ambitions et démontré, avec
force et passion, que quiconque peut réaliser ses rêves, même ceux que le monde
estime, à leur époque, inappropriés ou impossibles pour une femme. Souvent ponctuées
de succès et de triomphes, mais aussi de tragédies et d’épreuves, leurs vies
sont aussi excitantes et touchantes que les intrigues de grands romans. Parmi
les notes biographiques et les photos qui composent l’ouvrage, on croise aussi
bien Coco Chanel que Simone de Beauvoir, Estée Lauder que Rosa Parks, Joan Baez
que Malala Yousafzai. » Toutes sont des femmes aussi inspirantes qu’inspirées.
Joyeux Noël à
toutes et tous.
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