mercredi 17 mai 2017

Nuit blanche
Québec, no 146, printemps 2017, 66 p., 8,95 $.

35 ans, ce n’est pas rien!

Je suis tombé dans la marmite des journaux et revues avant même de savoir lire. Cela allait donc de soi que le journalisme m’intéresse et devienne chez moi une « passion chronique ». Cela m’a, entre autres, amené à codiriger une revue littéraire trimestrielle où j’ai constaté le travail qu’exige la préparation de chacun des numéros, et le déplorable peu de soutien de l’État indispensable à la survie financière de tels périodiques.
J’ai aussi noté qu’il y a chez nous plusieurs publications consacrées à la création littéraire, mais très peu à la recension et à la critique. Il y a Lettres québécoises qui s’intéresse exclusivement à notre littérature, puis il y a Nuit blanche qui ajoute à ce corpus celui de toutes les littératures francophones.




Le dernier numéro de Nuit blanche souligne son 35e anniversaire. J’ai donc demandé à Suzanne Leclerc, sa directrice, de me raconter l’histoire de la revue et elle m’a répondu avec passion. J’ai ainsi appris que Dominique Duffaud et Anne-Marie Gérineau l’ont cofondé et publié le premier numéro en 1982 de la revue qui se définissait alors comme « un bulletin de l’actualité littéraire ».
Je souligne au passage que Nuit blanche fut aussi, brièvement, le nom d’une maison d’édition qui publia entre autres Tout Félix en chansons (1996) et L’écriture mythologique, essai sur l’œuvre de Victor-Lévy Beaulieu (1996) de Jacques Pelletier, et dont le fonds fut repris par Guy Champagne, en 1988, sous le nom des Éditions Nota bene, aujourd’hui Groupe Nota bene.
Revenons à la revue. Quel est donc le champ d’intérêts et d’activités de Nuit blanche? Mme Leclerc écrit que « c’est le magazine de toutes les littératures écrites ou traduites en français, au carrefour desquelles la littérature québécoise occupe une place centrale. Entrevues d’écrivains, grands dossiers — dont plusieurs portent sur les littératures du monde, les littératures franco-ontarienne et acadienne —, rubriques originales, recensions, etc. Cela en fait un magazine pluriel et curieux de tous les genres littéraires, des écrivains de toutes origines. »
Pour couvrir un si vaste territoire littéraire, il faut une équipe de collaborateurs aguerris. Ceux-ci viennent de « partout au Québec et d’ailleurs dans la francophonie, des écrivains, professeurs, journalistes et autres grands lecteurs qui apportent à la revue une ample diversité de points de vue sur les pratiques littéraires actuelles. À la version papier se greffe celle sur le Web lancée en 1995 et qui n’a cessé depuis de s’enrichir de textes originaux, des numéros courants et d’archives, le tout comptant pas moins de 15 000 textes et images. Nul doute, nuitblanche.com constitue une mémoire vivante unique au Québec. »
Tout ce travail a connu son lot de difficultés au fil des ans, dont la baisse dramatique des subventions et la faillite de son distributeur qui ont mis à mal les périodiques culturels. Malgré cela, la petite équipe de gestionnaires a tenu le cap et fait entrer Nuit blanche dans le 21e siècle en arrimant solidement les deux plateformes, papier et numérique. Parmi ses choix, il y a ceux d’offrir aux abonnés des contenus originaux sur le Web (http://www.nuitblanche.com/), une plus-value à la version papier, et de rendre disponible sur ce site tout ce contenu de textes et d’images déjà mentionné.
Récemment par exemple, lors du décès de Laurent Laplante, remarquable collaborateur à la revue, j’ai été à même de constater, sur le site nuitblanche.com, l’importance et la richesse de la contribution du regretté critique dont on peut consulter l’ensemble des articles.

Si la littérature francophone vous intéresse, visitez le site de Nuit blanche où vous pouvez vous abonner. Je suggère aussi de vous procurer le numéro 156 et y découvrir, entre autres, l’univers de l’écrivaine Maude Veilleux. Attardez-vous aussi au texte que Laurent Laplante consacre à l’œuvre de notre concitoyen Pierre Ouellet, Prix Athanase-David 2015.

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